Journée internationale des droits des femmes
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J'ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m'est et trop molle et trop dure.
J'ai grands ennuis entremêlés de joie.
Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j'endure ;
Mon bien s'en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.
Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.
Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise Labbé, Sonnets.
Je trahirai demain, pas aujourd'hui Aujourd'hui, arrachez-moi les ongles Je ne trahirai pas ! Vous ne savez pas le bout de mon courage. moi, je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues. Vous avez aux pieds des chaussures avec des clous. Je trahirai demain. Pas aujourd'hui, Demain. Il me faut la nuit pour me résoudre. Il ne me faut pas moins d'une nuit Pour renier, pour abjurer, pour trahir. Pour renier mes amis, Pour abjurer le pain et le vin, Pour trahir la vie, pour mourir. Je trahirai demain. pas aujourd'hui. La lime est sous le carreau, La lime n'est pas pour le bourreau, La lime n'est pas pour le barreau, Le lime est pour mon poignet. Aujourd'hui, je n'ai rien à dire. Je trahirai demain Marianne Cohn
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