L'oeuf de Pâques
La tradition des oeufs de Pâques remonte au début du christianisme. L'Eglise interdisait à ses fidèles de manger des oeufs pendant le carême, les 40 jours de jeûne précédant Pâques. Mais les poules n'arrêtaient pas de pondre pour autant ! On se retrouvait donc avec une grande quantité d'oeufs inutilisés. C'est à partir du 4ème siècle qu'on se mit à les peindre. Ces oeufs décoratifs que l'on s'échangeait symbolisaient le renouveau lié à la résurrection du Christ, et la renaissance de la nature au printemps. Ce n'est que bien plus tard, au 18ème siècle, qu'apparurent les oeufs en chocolat, beaucoup plus courants aujourd'hui.
En Ukraine, l'art de "l'oeuf écrit" - ou "pysanka" - est une tradition populaire qui fait appel à une technique décorative longue et minutieuse. Les Ukrainiens voyaient dans la "pysanka" un objet apportant bonheur, santé, prospérité et protection. De nos jours, offrir une "pysanka" reste un geste d'amour ou d'amitié. La légende dit que tant qu'il y aura des "pysankas", le monde continuera d'exister.
Quant à l'oeuf de Fabergé, c'est un objet de luxe né en Russie au 19ème siècle. En 1884, le tsar Alexandre III commanda au bijoutier Carl Fabergé un oeuf de Pâques pour son épouse Maria. C'était un oeuf d'un raffinement extrême, incrusté d'or et de pierres précieuses, si beau que Fabergé dut en créer un nouveau tous les ans. A la mort du tsar, la tradition se perpétua.
Dans de nombreuses régions du monde, il est d'usage de décorer ou de colorer les oeufs que l'on mange le jour de Pâques. Pour les teinter, on ajoute dans leur eau de cuisson des colorants naturels comme par exemple des pelures d'oignons, de choux ou de betteraves, d'épinards, des pétales de jacinthes bleues.
Extrait tiré de Des poules de Jean-Claude Priquet, aux Editions du Gulf Stream France Upra Slection.